Méfions-nous de la recherche de perfection...qui pousse à l'inaction
La différence entre les élèves français et scandinaves quand ils apprennent une langue étrangère ? Les premiers veulent composer une phrase élaborée et correcte du premier coup. Les seconds parlent spontanément même s’ils se trompent. A la fin de l’année, les résultats sont forcément différents, à la fin d’une scolarité, l’écart est abyssal.
Bien sûr, se poser avant d’agir est important pour éviter les erreurs et la perte de temps. Néanmoins, nous avons parfois tendance à nous sur-préparer pour être sûr de réussir.
1 - Agissons maintenant imparfaitement au lieu d’attendre indéfiniment la configuration parfaite.
Cette configuration n’arrive souvent jamais. Combien de bonnes idées avez-vous eues qui n’ont jamais passé le stade de la mise en pratique ?
2 - Fragmentons nos objectifs. Certains objectifs sont décourageants tant ils paraissent inatteignables. L’essentiel est de poser le premier pas qui appellera le second. Au lieu de gamberger sur la hauteur du sommet de la montagne à gravir, j’ai plutôt intérêt à me concentrer sur le premier col du parcours et me mettre en marche pour y parvenir.
3 - Identifions les fausses excuses. Nous trouvons toujours milles raisons pour ne pas agir. « C’est trop tôt », « Ce ne sera pas assez bien. » « ça prendra trop de temps. » « j’agirais quand j’aurais tel ou tel élément. » « Il faut que ce soit parfait » « Attendons un peu »…
4 - Détachons-nous des fruits de l’action. C’est l’un des enseignements essentiels de la Bhagavad Gitâ (écrit fondamental de l’Hindouisme). Une fois un objectif fixé, prenons du plaisir sur le chemin. C’est le meilleur moyen de se libérer de la pression de l’enjeu ou de la peur d’échouer. Avec cette philosophie, le résultat arrive de surcroît et nous nous plongeons plus rapidement dans l’action sans être obnubilés par le besoin de réussir à tout prix.
5 - Apprenons à mettre en place des solutions non parfaitement abouties. Le risque de vouloir toujours « fignoler » son idée est qu’elle ne dépasse jamais le stade d’idée. Le psychologue américain Robert Stenberg a distingué trois types d’intelligences : la créativité pour trouver les idées, la pensée rationnelle pour vérifier leur pertinence et l’intelligence pratique pour les mettre en œuvre. Certains restent bloqués sur les deux premières intelligences. N’oublions pas la troisième qui n’est pas forcément la plus répandue !
6 - Gardons en tête l’amélioration continue. Avancer maintenant au lieu de fantasmer la perfection n’empêche pas d’améliorer sa copie bien au contraire. Une fois dans l’action, nous avons une vision plus lucide de la problématique, l’idée aura rebondi et nous sera revenu enrichie d’autres points de vue et, surtout, nous aurons un résultat concret, aussi mince soit-il, qui nous donnera envie de continuer voire accélérer vers le résultat final.
Bref, en résumé, just do it !