L'art de poser une exigence
Le saviez-vous ? Les équipes se démotivent aussi quand leur manager est flou dans ses demandes et incapable de formuler ses exigences. Même à l’ère de participatif et du management bienveillant, l’art de poser une exigence demeure une compétence phare pour assoir sa crédibilité.
L’exigence saine, respectueuse et équitablement distribuée donne de la solidité au versant positif et encourageant d’un manager. Pour le dire autrement, la valorisation de mon chef me touchera d’autant plus qu’il sait être exigeant et me faire progresser. Voici quelques pistes pour renforcer cette compétence.
1- Être clair et précis sur ses attentes
Trop souvent la tête dans le guidon, nous considérons comme acquis et évident des savoir-faire, des mots ou des process qui ne le sont pas pour les autres. La seule vraie façon de vérifier que nous sommes suffisamment clairs est de vérifier chez l’autre ce qu’il a compris et non si il a compris. Par ailleurs, dans bien des cas, mieux vaut être clair avant plutôt que de s’énerver ensuite. Plus un collaborateur connait précisément le terrain de jeu et ses limites, plus il est sécure pour jouer à l’intérieur.
2- Donner du sens à son exigence en rappelant la finalité
Au-delà de donner son attente sur un objectif précis, prenons-nous toujours le temps de repositionner l’objectif dans un contexte plus large ? A quoi cela va-t-il contribuer in fine ? Pourquoi est-ce important ? Donner la finalité d'une action attendue rend plus intelligent dans la mise en place de cette action.
3- Vérifier les 4 facteurs de blocage possible de son collaborateur face à cette exigence
Facteur 1 : sait-il ce qu’il a à faire ? => a-t-il toutes les données à sa disposition pour agir ?
Facteur 2 : peut-il le faire ? => a-t-il les compétences ou le potentiel pour agir ?
Facteur 3 : veut-il le faire ? => quelle est sa motivation par rapport à cette exigence ?
Facteur 4 : ose-t-il le faire ? => a-t-il la confiance nécessaire pour se lancer ?
4- Vérifier la cohérence de mon exigence
Suis-je bien aligné avec mes autres collègues managers et ma hiérarchie par rapport à ce que je demande ? Dans mon périmètre, suis-je bien au clair sur ce qui relève de l’intransigeance (standards sécurité par exemple), ce qui relève de la tolérance (dans les modalités d’application) et ce qui relève de l’autonomie (exigence de résultat mais autonomie sur l’organisation ou la méthode) ?
5- Accompagner l’exigence d’un esprit positif
Une exigence saine n’est pas un ordre aboyé qui sous-entend déjà le reproche et la non-appropriation par l’autre. A l’inverse, elle s’accompagne d’une attitude pleine de confiance dans la capacité de l’autre à l’intégrer. Poser une exigence c’est se donner tous les moyens pour que cela fonctionne : mon interlocuteur est bien la bonne personne et je vais mettre en place, le cas échéant, le bon accompagnement et/ou les bonnes conditions pour qu’il y parvienne.