L'ego, ennemi ou allié ?
N’avez-vous jamais assisté à une introduction où l’intervenant n’en finit plus de se présenter, lui, ses réalisations, ses publications. Agaçant non ? De la même manière, combien de décisions absurdes ont été prises à cause d’un ego mal placé ? Certaines spiritualités en font un obstacle au cheminement vers la sagesse. Pourtant, une conscience de soi positive est indispensable à l’entrepreneur pour aller au bout de ses projets, atteindre et dépasser ses objectifs, convaincre ses interlocuteurs, entrainer son équipe. Quelle place lui accorder ?
L’ego, allié ou ennemi des décideurs ?
Les 5 clés pour en faire un allié :
1 - Pratiquez régulièrement l’autodérision, véritable antidote au syndrome du « melon ».
2 - Privilégiez les actions justes plutôt que les discours si vous voulez projeter une image positive de vous-même sur votre environnement.
3 - Ne laissez jamais quelqu’un vous blesser sans réagir. Pratiquez la communication non violente.
4 - Encouragez vos amis proches à vous parler franchement et à vous dire les choses surtout celles qui fâchent. L’ego peut parfois nous voiler la réalité.
5 - Positiver les échecs et les périodes difficiles. Paradoxalement, ces moments nous ramènent à plus d’humilité et de lucidité alors qu’un ego enflé nous en éloigne.
Les 5 points de vigilance :
1 - Se méfier des périodes de fatigue qui favorisent la susceptibilité et les sursauts intempestifs de l’égo.
2 - Quand vous prenez une décision à chaud, sous l’émotion, demandez-vous si elle n’est pas basée sur votre ego plus que les faits.
3 - Ne pas confondre « maîtriser son ego » et « être d’accord tout le temps ». Ne pas laisser l’ego nous gouverner ne signifie pas renoncer à l’affirmation de soi de façon juste.
4 – Méfiez-vous de certains manipulateurs qui savent masquer leur ego débordant sous des abords bienveillants.
5 - Prenez conscience de toutes les actions que nous réalisons uniquement pour la reconnaissance qu’elles nous apportent. Apprenons à agir gratuitement sans attendre de retour.
Le mot de la fin revient à Mihály Csíkszentmihályi, le psychologue et professeur à l’université de Claramont en Californie et auteur du livre référence « Vivre : la psychologie du bonheur », en anglais « Flow : the psychology of optimal experience ». Ses études sur le bonheur lui permis de théoriser le concept d’expérience optimale. Lorsqu’il décrit les expériences de bonheur les plus intenses, un point commun revient dans tous les cas : les personnes décrivent une immersion dans l’action à tel point qu’elles finissent par s’oublier elles-mêmes. Que ce soit un chirurgien absorbé par son opération, un alpiniste en pleine ascension ou une partie de rigolade entre une maman et son enfant, à chaque fois finalement l’égo n’intervient plus.
Dernière anecdote pour relativiser : lors d’une rencontre de grands sages yogi en inde, un incident se produit à la réception de leur hôtel car l’un des yogis estimait ne pas avoir une chambre aussi grande que ses collègues… Nul n’est à l’abri j’vous dis !